L’habitude semble s’installer pour les internautes, lorsqu’il est question de faire les achats en ligne. Pour rappel, la crise sanitaire 2020-2021 a grandement contribué à l’évolution de l’e-commerce et la tendance semble se stabiliser malgré la levée du confinement. Fin juin 2022, un rapport a été publié de concert par l’EuroCommerce et Ecommerce Europe. Ceci relate les chiffres de l’e-commerce réalisés sur les 37 pays du Vieux continent. La Fevad a mis à jour ses données. Voyons-en les détails.
Des tendances identifiées post-crise sanitaire
Les organisations professionnelles de l’e-commerce soulignent dans leur rapport l’établissement de deux tendances, dont la première concerne la situation des ventes par rapport à l’année précédente. Il semble que la stabilisation et la normalisation des ventes se sont imposées. 718 milliards d’euros étant le chiffre d’affaires de l’e-commerce en 2021, ce qui constitue une hausse de 13 % par rapport à 2020. Cette croissance se stabilise délicatement en 2022.
Les observations décèlent également une prudence auprès des consommateurs par rapport à leurs dépenses. Une incertitude générale règne en raison des perturbations actuelles sur tous les plans, comme la guerre russo-ukrainienne, l’inflation ou encore la déstabilisation des chaînes d’approvisionnement à travers le globe. Si la rubrique « ventes de biens en ligne » se montre résiliente, la rubrique « services » est plutôt enthousiaste, avec une reprise du tourisme, des transports et des loisirs. D’ailleurs, selon l’étude de la Fevad, pour le secteur de l’e-tourisme, les ventes partent en flèche avec + 138 % sur le trimestre 2022, par rapport au T1 2021.
L’ensemble du commerce de détail a peu évolué au premier trimestre 2022, comparé au premier trimestre de l’année précédente. Selon la Banque de France, on enregistre une discrète hausse de 1,1 %.
Marché e-commerce B2C : dominance de l’Europe occidentale
D’après le rapport de l’EuroCommerce, l’Europe occidentale mène la danse avec ses 450 milliards d’euros de ventes en ligne, soit 63 % du chiffre d’affaires total européen. Elle est suivie de la région de l’Europe du Sud qui contribue à hauteur de 16 %, soit 118 milliards d’euros. L’Europe centrale perçoit quant à elle 10 %, soit 70 milliards d’euros. Puis, avec ses 67 milliards d’euros, l’Europe du Nord représente les 9 % du chiffre d’affaires global. Enfin, c’est seulement à 2 %, soit avec 14 milliards d’euros, que l’Europe de l’Est contribue au marché de l’e-commerce B2C. Pour rappel, cette portion de l’Europe en comprend que très peu de pays de l’Union européenne.
Dans l’ensemble, l’Union européenne des 27 (UE-27) est devenue le moteur de l’e-commerce B2C. Même devant les mesures sanitaires et le Brexit, son chiffre d’affaires a progressé de 16 % en 2021.
Achats en ligne en Europe
À côté du nombre croissant de la population de l’Europe (732,64 millions en 2017, contre 735,23 millions en 2021), les cyberacheteurs européens deviennent aussi de plus en plus nombreux à s’activer après la crise sanitaire. Le pourcentage reste cependant stable avec 73 % et 74 % en 2020 et 2021. Pour 2022, on espère atteindre 75 %. Selon toujours l’étude, c’est l’Europe du Nord qui mène la partie avec une part d’acheteurs en ligne représentant 86 % en 2021. L’Europe occidentale enregistre 84 % d’utilisateurs d’internet, tandis que l’Europe centrale arrive en troisième position avec 75 % d’acheteurs en ligne. Sans surprise, l’Europe de l’Est est certainement la zone la moins active avec 46 % d’acheteurs en ligne.
Si l’on regarde de plus près, 3 pays se distinguent de tous en termes de pourcentage d’e-acheteurs. En tête de liste, les Pays-Bas avec 94 %, puis le Danemark et la Norvège avec le même pourcentage de 92 %.
Ventes e-commerce France : une croissance impressionnante de 96,5 % en 7 ans
Les ventes en général de 2021, en France, ont progressé de 8,5 %, comparées à 2019. Si l’on se penche davantage sur la vente de produits en ligne, l’augmentation est fulgurante : 32 %. La Fevad a communiqué dans son rapport le chiffre d’affaires e-commerce de produits et de services en France. Il est passé de 57 milliards d’euros à 112,2 milliards d’euros de 2017 à 2021, soit une progression de 96,5 %.
À l’appui, le rapport de l’EuroCommerce et de l’Ecommerce Europe mentionne une hausse de 15,1 % du chiffre d’affaires de l’e-commerce en France, ce qui représente 129,1 milliards d’euros en 2021.
C’est donc un fait, l’e-commerce français continue de battre les records au fil des années. L’on n’attend pas de moins en 2022. Selon les estimations, 84 % des internautes en France devraient effectuer leurs achats en ligne en 2022, soit une hausse de 2 % par rapport à 2021. La Statista a aussi émis une estimation : une hausse probable de 5,24 % par an entre 2021 et 2025.
Ces informations sont en effet issues des données des comportements d’achat en ligne. Par l’occasion, il a été constaté que les Français sont plus enclins à consommer des produits made in France ou du moins fabriqués en Europe. 80 % d’entre eux ont réalisé des achats auprès des vendeurs de leur pays (3 derniers mois de 2021) et 37 % des e-acheteurs français ont effectué des achats auprès des boutiques en ligne des autres pays de l’Union Européenne.
En moyenne, le nombre de nouveaux sites e-commerce par an en France s’élève à 27 000, ce qui conduit donc à un chiffre de 177 000 sites e-commerce en 2021.
Les chiffres clés de l’e-commerce au premier trimestre 2022
Il est déjà très important de fournir les chiffres clés du 1er trimestre 2022. Ainsi, l’on constate :
- Une progression de 11,8 % est remarquée dans le secteur de l’e-commerce (services et produits confondus), ce qui vaut 32,5 milliards d’euros.
- Une reprise des ventes de services avec 56 % du chiffre d’affaires e-commerce.
- Une progression de 11 % de l’effectif de sites marchands
- 527 millions de transactions
- Un panier moyen de 62 euros, soit une augmentation de 6 %.